jeudi 8 juillet 2010

Absentéisme scolaire : Nicolas Sarkozy se répète encore

Absentéisme scolaire : Nicolas Sarkozy se répète encore
LEMONDE.FR | 25.05.10 | 15h54 • Mis à jour le 25.05.10 | 16h38

e pas changer un message qui fonctionne, tel semble être le mot d'ordre de l'Elysée à propos de la violence scolaire. Lors d'un déplacement à Beauvais, mardi 25 mai, le chef de l'Etat a en effet purement et simplement répété ce qu'il avait déjà proposé à la fin avril pour lutter contre "ce cancer" de l'absentéisme : policiers référents dans les établissements et suppression des allocations familiales en cas d'absences répétées.

Cette dernière mesure, la plus controversée, est tout sauf une nouveauté : elle figurait au programme du candidat Sarkozy en 2007 et avait déjà été annoncée en septembre 2009 puis en mars 2010. Même à l'époque, cette mesure n'avait rien de très innovant : la loi du 31 mars 2006 instaure un "contrat de responsabilité parentale" à l'initiative du président du conseil général, du maire, du chef d'établissement ou de l'inspecteur d'académie. Une fois celui-ci en place, les prestations familiales peuvent être suspendues si l'élève continue de s'absenter. Une loi qui n'a connu que quelques rares applications.

Mardi 25 mai, Nicolas Sarkozy a proposé un "contrat de responsabilisation", qui sera du ressort du chef d'établissement. Au bout de quatre absences, les allocations familiales seront suspendues. Lors de sa précédente annonce, le 22 avril, il souhaitait que ce soit aux préfets de prendre la décision.

Autre annonce : les allocations seront rendues rétroactivement aux familles dont l'enfant revient à l'école régulièrement. Là encore, on éprouve une impression de déjà-vu. Et pour cause : la loi de 2006 prévoit déjà exactement la même chose, comme le précise ce texte, sur le site du ministère du Travail : "Les sommes concernées seront bloquées et restituées lorsque la situation sera rétablie." A l'exception des Alpes-Maritimes, aucun établissement en France n'a, depuis, fait appel à cette mesure.

RÉPÉTITIONS

Le reste des annonces du chef de l'Etat sont du même tonneau : la "dizaine" d'internats de réinsertion scolaire dès la rentrée 2010 avaient déjà été annoncés le 22 avril dernier. Notons un changement : lors de son déplacement du 22 avril, il évoquait deux internats en Seine-Saint-Denis. Cette fois, il en a promis "trois en Seine-Saint-Denis et un dans la Somme".

Quant aux policiers référents dans les établissements, ils étaient également annoncés le 22 avril, et ressemblent beaucoup aux "correspondants absentéisme" mis en place dans 23 quartiers difficiles par le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, en 2004.

Enfin, le chef de l'Etat a répété qu'il souhaitait que les chefs des établissements réputés difficiles puissent "recruter eux-mêmes leurs enseignants sur la base du volontariat". Une mesure annoncée voilà 20 jours à peine, le 5 mai, à l'Elysée, et qui inquiète les syndicats enseignants.

"Je sais bien qu'il n'y a pas une réponse unique, mais il y a dans notre système des failles, peut-être des tabous, peut-être des préventions idéologiques qui sont d'un autre âge et doivent être mis de côté", a martelé le chef de l'Etat mardi. La répétition aurait-elle des vertus contre les "tabous" ?


Samuel Laurent

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