Dominique Versini, nommée à ce poste en 2006 pour six ans, a déclaré mardi soir avoir découvert "avec stupeur" que deux projets de loi présentés la semaine dernière en conseil des ministres détaillaient le fonctionnement de cette future autorité, créée par la réforme constitutionnelle de 2008. Ses attributions incluront celles aujourd'hui exercées par le défenseur des enfants, le médiateur de la République et la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), chargée depuis 2000 de veiller au respect de la déontologie par les forces de sécurité (policiers, gendarmes, surveillants de prison).
"ATTEINTE AUX DROITS DES ENFANTS"
Cette fusion de trois autorités administratives indépendantes est comparée par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) à une "punition" pour deux d'entres elles. "Sans doute l'actuelle défenseure des enfants a-t-elle déplu en prenant au sérieux la défense des enfants et de leurs droits, comme la Commission nationale de déontologie des forces de sécurité avait eu le tort de reconnaître l'existence de violences policières, ce qui lui avait valu naguère une tentative d'étranglement budgétaire", a fait valoir la LDH, dénonçant une "inacceptable régression de l'Etat de droit".
De nombreux syndicats et associations ont souligné le travail accompli par la défenseure des enfants depuis la création du poste en 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin. Le Parti socialiste a d'ailleurs demandé mercredi au gouvernement de "revenir" sur la suppression du poste, décision qu'il qualifie de "mauvais coup contre la protection de l'enfance".
"Elle a été amenée maintes et maintes fois à interpeller les préfets ou les ministres sur des situations individuelles de mineurs isolés, d'enfants internés en zone d'attente, placés en rétention et menacés d'expulsion, ou privés d'un de leurs parents, voire parfois des deux", a rappelé le Réseau éducation sans frontières (RESF).
Mesure "dangereuse", "recul", "atteinte aux droits des enfants" : les députés PCF ainsi que les syndicats d'enseignants SNUipp-FSU et UNSA-Education ont abondé dans le sens de Dominique Versini, qui a averti du risque que les problèmes spécifiques aux enfants soient désormais dilués dans la vaste thématique de la protection des libertés.
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