jeudi 8 juillet 2010

La qualité des relations familiales est la meilleure prévention du mal-être

CANNABIS : PARLER PLUTÔT QUE TRAQUER
La qualité des relations familiales est la meilleure prévention du mal-être
Article paru dans l'édition du 09.05.10
n parent sur cinq (21 %) ne parle jamais des dangers liés à la consommation de drogue à ses enfants : telle est la conclusion d'un sondage rendu public à l'occasion des Assises parentalité et prévention organisées par la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) à Paris les 6 et 7 mai.

Réalisée par l'institut BVA auprès de 391 parents les 16 et 17 avril, cette enquête révèle que 17 % des parents déclarent ne jamais parler des risques liés à l'alcool ; 19 % n'expriment jamais leur désaccord avec sa consommation abusive ou régulière ; 23 % déclarent ne pas avoir de règles familiales limitant la consommation d'alcool et 19 % concernant celle du cannabis. Pourtant, les parents ont un rôle à jouer dans la prévention des conduites à risque de leurs enfants. « La qualité de l'éducation est la meilleure prévention du mal-être adolescent », considère Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent.

Selon les données présentées par Marie Choquet, épidémiologiste, le temps passé avec son enfant, le fait de connaître ses occupations et ses amis, les repas en famille et les activités communes parents-enfants sont autant des facteurs de protection susceptibles d'atténuer l'effet du groupe de copains. Meilleure est la relation avec les parents, plus forte est la résistance de l'enfant à l'influence de ses amis.

Etre en empathie

Par ailleurs, la qualité des relations à l'intérieur de la famille a une influence plus importante sur les comportements des jeunes face aux substances psycho-actives que la structure même de la famille. Autrement dit, mieux vaut être dans une famille monoparentale harmonieuse que de vivre dans un climat de conflictualité parentale. En revanche, les périodes de recomposition familiale peuvent fragiliser le jeune.

La plupart des parents ont tendance à ne pas voir, au début, que leurs enfants consomment de la drogue. Une fois dans le doute, ce sont les enfants qui nient. Pour renouer le dialogue, « les parents ne doivent pas se poser en accusateur mais être en empathie », explique Marcel Rufo, professeur de pédopsychiatrie (Hôpitaux Sud, Marseille). Il faut pouvoir dire à son enfant : « On ne comprend pas ce qui t'arrive. Il faut qu'on aille ensemble voir quelqu'un. »

« Quand les parents ont un doute sur la consommation de drogue par leur enfant, ils doivent d'abord en parler entre eux, vérifier qu'ils sont sur la même longueur d'onde et partagent les mêmes valeurs », insiste Daniel Marcelli, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent au CHU de Poitiers. L'entretien avec le jeune gagnera à être « sacralisé », et doit, si possible, se passer dans un lieu neutre - restaurant, café - qui permettra d'éviter une ambiance trop tendue. Puis, conseille le pédopsychiatre, il est important de faire intervenir un tiers pour éviter de « prendre le problème dans une émotionalité débordante ».

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M. La

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